Améliorer la qualité de l'air en Ehpad, une action de prévention majeure
En France, le coût humain et financier de la pollution de l’air intérieur des bâtiments est estimé à 19 milliards d’euros par an. Un chiffre qui a de quoi faire réagir et qui tire la sonnette d’alarme sur l’urgence de prendre des mesures concrètes pour protéger les publics les plus sensibles. Face à ce constat, le gouvernement a préparé un plan d’actions sur la qualité de l’air intérieur qui prévoit toute une série d’études et de mesures pour les différents secteurs concernés comme le bâtiment, les industriels et les ERP. C’est dans ce contexte que les Ehpad doivent aujourd’hui se préparer à une nouvelle échéance.
A compter du 1er janvier 2023, les Ehpad devront contrôler la qualité de l'air tous les 7 ans
La loi du 12 juillet 2010 portant Engagement national pour l’environnement, dite « Grenelle 2 » impose de surveiller la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public parmi lesquels les Ehpad. Les décrets n° 2015-1000 et 2015-1926 précisent le calendrier de mise en œuvre et les modalités de surveillance.
Ainsi et dans ce cadre, à compter du 1er janvier 2023, les EHPAD ont l’obligation d’évaluer les moyens d’aération de l’établissement et selon le cas, de réaliser des campagnes de mesures des polluants ou de mettre en œuvre un plan d’actions de prévention. Ces mesures devront être renouvelées tous les 7 ans voire tous les 2 ans en cas de dépassement de certains seuils autorisés. En cas de non-respect, les ERP peuvent encourir jusqu’à 1500 euros d’amende.
Qualité de l'air dans les Ehpad et maisons de retraite : des effets alarmants, l'urgence de prévenir
Lorsqu’on parle de pollution de l’air intérieur, il ne s’agit pas seulement de monoxyde de carbone résultant d’une circulation importante. Les sources de pollution peuvent être multiples : proximité avec une usine, matériaux de construction du bâtiment, mobiliers, revêtements de sols et muraux, … À ces menaces s’ajoutent dans le cas particulier des Ehpad, l’usage quotidien et répété de produits d’entretien.
D’autant que dans un Ehpad, la qualité de l’air est une question qui doit faire l’objet d’une attention particulière en raison de la vulnérabilité des résidents. En 2021, une étude sur les effets des principaux polluants sur la santé des personnes âgées a été réalisée au sein d’une cinquantaine de maisons de retraite réparties dans 7 pays européens. Cette étude a révélé que même en dessous des seuils autorisés, les polluants présents dans l’air affectent la santé pulmonaire des résidents.
L'importance de la prévention pour protéger les personnes fragiles contre la pollution de l'air
L’épidémie de COVID que nous avons connu a sévèrement touché les personnes âgées et particulièrement les résidents en Ehpad. Cette crise sanitaire a mis le projecteur sur l’extrême vulnérabilité de ce public et ce pour plusieurs raisons :
- En vieillissant, l’organisme devient plus fragile et ses capacités à lutter contre les polluants aériens et les allergènes diminuent.
- En outre, les personnes résidant en Ehpad passent plus de 80% de leur temps à l’intérieur des bâtiments. Or, nous savons que l’air intérieur est majoritairement plus pollué que l’air extérieur.
- A cela s’ajoute pour répondre aux normes d’hygiène, l’utilisation souvent excessive de différents détergents desquels émanent des particules particulièrement nocives comme le formaldéhyde.
- Enfin, la nature des bâtiments eux-mêmes a un impact sur la qualité de l’air en fonction des matériaux de construction et d’ameublement, du système de ventilation mécanique ou naturelle et de ses entretiens.
Ainsi, cette combinaison de facteurs surexpose un public déjà fragile aux risques de pollution de l’air intérieur. Et les effets sont immédiats. L’étude susmentionnée a établi le lien entre des symptômes respiratoires chroniques chez les résidents en Ehpad et la présence de polluants dans l’air intérieur.
Quelles mesures de prévention pour assurer la qualité de l'air optimale dans les Ehpad ?
Pour prévenir les risques de pollution de l’air, limiter la propagation des virus et des micro-organismes et se protéger contre les problèmes de contaminations croisées, il est nécessaire d’adopter les bons gestes. Voici quelques mesures simples pour protéger les résidents et le personnel soignant :
- Aérer les pièces de vie au moins 2 fois par jour
- Privilégier les nettoyages à la vapeur
- Utiliser des produits d’entretien écolabellisés
- Surveillez la température et l’humidité
- Nettoyer régulièrement les systèmes de ventilation
- Réaliser les entretiens de VMC par un professionnel
- Installer un système de purification de l’air
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