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Le rôle de la qualité de l’air dans la transmission des infections nosocomiales

Ces dernières années, les infections nosocomiales ne font qu’augmenter. Elles touchent généralement 1 patient sur 20 en France et seraient responsables de 4000 décès chaque année selon le ministère de la Santé. Les infections nosocomiales sont un vrai fléau pour les hôpitaux. 

On sait aujourd’hui que la qualité de l’air impacte fortement les transmissions et contaminations. Mais alors, quel est son rôle dans la transmission des infections nosocomiales ? Yves Hillion, Co-fondateur et Directeur scientifique de Naolyz, partage son expérience et nous apporte quelques éléments afin de nous éclairer sur le sujet.

Yves Hillion, Co-fondateur et Directeur scientifique de Naolyz

Microbiologiste de formation, Yves Hillion conçoit et fabrique des épurateurs depuis presque 20 ans. Il travaille dans le milieu hospitalier pendant de nombreuses années avant de développer des machines de diagnostic (laboratoire) pour Sanofi Diagnostics Pasteur. Durant sa carrière, il contribue aux recherches sur le sida aux côtés de grands noms de la biologie comme le Professeur Luc Montagnier, découvreur du sida et prix Nobel de médecine mais aussi le Professeur Michel Kazatchkine, anciennement Président du programme scientifique mondial AIDES. 

Yves Hillion a désormais mis son savoir-faire au profit de Naolyz qui crée des purificateurs d’air avec une technologie d’oxydation évolutive avancée qui ne capte pas les polluants, mais les détruit.

Les infections nosocomiales

Intégrée dans les IAS (infections associées aux soins), une infection nosocomiale est une infection acquise dans un établissement de soin. Elle peut être directement liée aux soins prodigués comme l’infection d’un dispositif médical implantable ou simplement survenir indépendamment de tout acte médical comme une grippe par exemple. Une infection est considérée comme nosocomiale si elle survient plus ou moins 48h après l’hospitalisation. 

Les infections nosocomiales les plus fréquentes touchent les voies respiratoires, les voies urinaires ou le système sanguin et peuvent être plus ou moins graves. En effet, elles n’ont pas toutes le même niveau de gravité. Leurs conséquences peuvent donc aller d’une simple infection urinaire jusqu’à une amputation, des complications sévères et même jusqu’au décès. 

Il existe deux types d’infections nosocomiales : 

  • Les infections d’origine endogène causées par des agents pathogènes issus de la flore même du patient. Elles sont généralement liées aux soins et aux actes médicaux comme l’infection d’un cathéter par exemple.
  • Les infections d’origine exogène ou croisées qui sont liées à l’environnement hospitalier : eau, air, matériel, alimentation…Elles sont transmises de manière manuportée ou aéroportée et/ou par d’autres personnes.

Les défis de la qualité de l’air dans les hôpitaux

Aujourd’hui, la qualité de l’air est un des défis majeurs pour les établissements de soins qui font face à l’augmentation d’épidémies transmissibles par voie aérienne et l’émergence de nouveaux agents pathogènes. Les épidémies risquent de devenir de plus en plus fréquentes et récurrentes, la perte des surfaces de vie pour la faune sauvage va provoquer de plus en plus de zoonoses. 

Yves Hillion nous explique que l’air intérieur des hôpitaux contient plus de polluants que les autres environnements clos du tertiaire. Les composés gazeux sont plus concentrés puisque le risque de contamination est plus peignant. L’usage du gel hydroalcoolique (désinfection des mains) et les produits de désinfection des surfaces spécifiques en plus grande quantité et plus fréquemment comme les fluoryles et/ou les alkyles d’ammonium quaternaire dégagent une fraction gazeuse dangereuse pour les populations (allergie respiratoires, irritations des voies respiratoires, allergie des mains (30 % des femmes de ménages sont intolérantes à ces familles de produits)).

Les gels hydroalcooliques contiennent de l’éthanol et de l’isopropanol, leur utilisation génère une pollution de l’air intérieur. Les matériaux du bâtiment (les colles, plâtres, enduits etc..) relâchent, eux aussi, des polluants gazeux dans l’air (formaldéhydes, benzène etc..). Au fil des années, les bâtiments ont été construits de manière à ce qu’ils soient de plus en plus étanches ce qui concentre les polluants. Au-delà de la pollution urbaine, c’est une des sources principales de la pollution de l’air intérieur.

Les hôpitaux sont des ERP, établissements recevant du public, ils sont contraints comme tous les ERP à une réglementation sur la concentration des composés gazeux qu’ils ne doivent en aucun cas dépasser afin de garantir une bonne qualité de l’air à tous les occupants ou visiteurs de ces locaux. Aujourd’hui les systèmes mis en place assurent un taux de renouvellement d’air neuf en diluant les polluants, mais cela ne suffit malheureusement pas pour purifier intégralement l’air intérieur. 

Les blocs opératoires et les salles blanches font également partie des ZAC (des zones à atmosphère contrôlée) qui sont assujetties à des classes d’air réglementaires liées au niveau de risque. Ce sont des pièces où la concentration particulaire doit être parfaitement maîtrisée avec un taux de brassage plus important que la normale (en moyenne 6 volumes d’air neuf par personne pour une bonne oxygénation et un taux de brassage compris entre 15 et 50 volume/heure en fonction de la classe d’air attendue : pour certaines recherches scientifiques ou pour les actes chirurgicaux (différentes classes d’air réglementaire : ISO 7 pour sphères non stériles et ISO 5 pour sphères stériles). 

Depuis de nombreuses années les hôpitaux sont fragilisés et doivent faire face au manque de moyens afin de se mobiliser sur les différents enjeux autour de la santé. Les moyens financiers leur manquent cruellement pour faire face à ces enjeux de pollution de l’air intérieur. 

Quel est le rôle de la qualité de l’air dans la transmission des infections nosocomiales ?

Une mauvaise qualité de l’air implique une concentration importante de micro-organismes dans l’air et donc un risque plus prégnant de contamination aéroportée. 

L’activité spécifique de la prise en charge médicale de patients implique des concentrations plus fortes de tous les polluants d’origine vivante des micro-organismes ou gazeuse. Les patients et le personnel hospitalier sont donc plus exposés aux composés gazeux (utilisation de toute une palette de produits : chimiothérapie, immunothérapie etc) que les employés du secteur tertiaire. 

La population la plus sensible au risque d’infection nosocomiale est la population des patients immunodéprimés ou neutropéniques (une baisse d’immunité plus ou moins sévère). C’est le cas par exemple des personnes nécessitant une greffe, afin d’éviter un rejet, on place les patients dans une situation d’aplasie plus ou moins forte. L’aplasie est une forte diminution des globules blancs et des autres composants du sang (globules rouges et plaquettes) qui réduit la capacité du système immunitaire à réagir correctement. Ces patients ne peuvent pas respirer le même air que des personnes ayant un système immunitaire fonctionnant correctement. L’air auquel ils sont exposés durant cette aplasie doit être le plus pur possible pour éviter toute contamination.

Les risques pour un établissement de soin suite à une infection nosocomiale

Les infections nosocomiales sont un réel fléau pour les hôpitaux pour plusieurs raisons. Ces infections peuvent engendrer des décès, ce qui est lourd pour un hôpital. Ces infections impactent aussi grandement l’image de l’hôpital concerné et peut altérer la confiance qu’ont les patients pour l’établissement. Certains cas d’infections nosocomiales peuvent effectivement être documentés dans la presse en incriminant l’hôpital et le personnel soignant. 

Elles ont aussi des impacts financiers : allongement du séjour du patient à l’hôpital, examens médicaux afin d’éradiquer l’infection générée et le risque financier etc. 

Dans les cas les plus graves, les montants peuvent aller jusqu’à 150 000€ par patient.

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Quels moyens sont utilisés pour prévenir et limiter les infections nosocomiales ?

Pour les prévenir, les CLIN (comités de lutte contre les infections nosocomiales) ont été mis en place dans tous les établissements de santé. Ils sont regroupés par département et régions et réunissent des microbiologistes, médecins hygiénistes réanimateurs, chirurgiens, personnels soignants et para médical mais aussi des représentants des usagers. Tous travaillent sur un programme comportant des actions de prévention, de surveillance, de formation et d’évaluation qui sont, par la suite, mises en place au sein des hôpitaux par l’EOHH, l’Équipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière. L’hygiène hospitalière est une spécialité se référant à une société savante au niveau national, la SF2H (société française d’hygiène hospitalière). Ces actions de procédures et de sensibilisation touchent tout le personnel hospitalier hormis le personnel administratif.

On sait que certaines des infections nosocomiales sont transmises par voie aérienne et pourraient donc être évitées en maîtrisant la qualité de l’air (20% des contaminations passent par l’air et 80% par le contact et les échanges interhumains). 

La qualité de l’air peut être améliorée à l’aide d’un purificateur d’air performants. Les épurateurs captent et détruisent les micro-organismes, ils permettent de traiter et de purifier l’air pour offrir un air intérieur plus sain aux patients et aux personnels soignants. 

La mauvaise qualité de l’air intérieur représente une des plus grandes sources de dépenses de santé (prise en charge des pathologies respiratoires non infectieuses et infectieuses). 

Un traitement efficace des surfaces pour éliminer toutes traces d’infections est également un moyen pour réduire les risques d’infections nosocomiales. Naolyz propose une solution de décontamination des surfaces sans chimie afin de réduire les contaminations par contact en diminuant l’usage de la chimie et les impacts négatifs sur la qualité de l’air intérieur.

Pour Yves Hillion il y a là une véritable problématique de santé publique. Il ambitionne d’apporter des solutions plus vertueuses aux établissements de soins. C’est pourquoi, avec Naolyz il développe des technologies durables en limitant les consommables et les coûts énergétiques. L’objectif principal est de rendre ces technologies accessibles au plus grand nombre, notamment aux hôpitaux. Le curatif coûte plus cher que le préventif. 

Naolyz développe des ) adaptés à tous les enjeux du tertiaire.